samedi 13 janvier 2007

L'autorail Picasso

« Nous avons trouvé totalement par hasard votre CD dans un magasin de Montpellier et depuis on l'écoute en boucle. Ca nous a confirmé dans l'idée d'aller voyager sur le Canal de Nantes à Brest et nous sommes partis à une trentaine avec plein d'enfants à vélo... Très belle balade, beaucoup de poésie, de très belles évocations... Votre CD est à indiquer dans tous les guides portant sur le canal ! Bravo ! »


Ce petit mail reçu il y a quelques jours me fait plaisir, plus que tout article élogieux. « Le voyage de Fafa » est le résultat, en chansons et en illustration, d’un moment de vie très beau. Un voyage « au long-temps », à vélo, le long des chemins de halage et des anciennes voies de chemin de fer. Et pendant que Manuelle Campos et moi roulions le long du canal de Nantes à Brest, imaginant déjà ce que serait notre nouvel opus, Cécile Dalnoky, répondant à une commande du Conseil Général de la Nièvre, vivait pour quelques mois sur les bords du canal du Nivernais, dans un camion aménagé en atelier, dessinant les étapes d’une restauration de péniche en bois. Lorsque nous lui avons présenté les chansons, elle n’a donc eu aucun mal à les illustrer : « et sous l’épais feuillage/du chemin de halage/ seule loin de la foule/la bicyclette roule/son petit phare tout rond/ éclaire les gravillons… »
« Le voyage de Fafa » est aussi une histoire de voyage, de rencontres ; l’éclusier et son potager, l’autorail Picasso (que j’ai même conduit… sous la direction du chef mécanicien !), le pêcheur solitaire, et même l’affreux « tigre des eaux profondes » (le brochet).
Le monde d’aujourd’hui s’exalte de vitesse. Pourtant l’œuvre d’art et la relation humaine ne peuvent se passer de lenteur. Le Voyage de Fafa est un éloge à la lenteur.

© illustration Cécile Dalkony