samedi 13 janvier 2007

Mon Grand-Oncle et moi


Ce monsieur enturbanné à cause d’un mal d’oreille, c’est mon grand-oncle. Tous les moments de mon enfance passés dans la ferme où il vivait avec sa sœur, ma grand-tante, m’ont nourrie et continuent d’enchanter mon imaginaire. « Le lapin et la communiante » fait partie d’une série de nouvelles que je suis entrain d’écrire, qui puise dans cet univers de mon enfance.
« Je pose le panier et nous suivons la grande dame vers les clapiers. Les poules et les canards s’enfuient en voletant sur notre passage. Un homme est assis au soleil sur un banc de pierre ; il nous regarde sans rien dire, son visage fait un peu peur : il a un œil crevé. Un chien blanc et noir dort à ses pieds.
J’émets un vague bonjour du bout des lèvres mais il ne me répond pas. Dans les clapiers les bébés lapins se serrent contre leurs mères, effrayés par notre présence. La grande dame ouvre la porte grillagée et attrape un gros lapin roux par les oreilles : « c’ui-ci est bon à manger ». Elle le tend à l’homme : « va l’ préparer, c’est pour les gens du château ». Il prend le lapin et, d’un hochement de tête, nous fait signe de le suivre ; la grande dame s’éloigne. L’homme s’arrête sous un arbre, sort un canif et un bout de ficelle de sa poche, attache les pattes arrières du lapin puis le pend à une branche la tête en bas. »